La MedCOP à Tanger prend la défense des droits des femmes en gestion des risques climatiques
En prélude à la COP22, la MedCOP Climat, organisée les 18 et 19 juillet 2016 dans la ville du détroit par la région de Tanger-Tétouan-Alhoceima a consacré, en étroite collaboration avec l’ONU femmes, un de ses événements phares à la thématique du « genre et climat ».Date:
L’ouverture de l’évènement a connu la participation de Hakima El Haité, Ministre déléguée auprès du Ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement chargée de l'Environnement et Championne pour le climat, Mbarka Bouaida, Ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, ainsi que Nawal Moutawakil, vice-présidente du Comité international olympique et Leila Rhiwi, Représentante du Bureau Multi-pays de l’ONU Femmes pour le Maghreb.
En rassemblant des intervenants de haut niveau, cet évènement a eu comme objectif de traiter la question de l'égalité entre les femmes et les hommes dans le contexte du changement climatique et de souligner l’importance de l'intégration de l'approche genre dans les actions d’atténuation et d’adaptation. A cet effet, Hakima El Haité a indiqué dans son allocution des données démontrant les inégalités que les femmes subissent dans le domaine du climat. Ainsi, elle a rappelé que les femmes africaines, qui représentent 43% de la main-d’œuvre agricole, ne détenaient que 2% des terres, et que le risque de décès est 14 fois plus élevé pour les femmes lors d’une catastrophe naturelle. Dans son intervention, Mbarka Bouaida a donné un aperçu sur les engagements du Maroc sur la question climatique et les efforts déployés pour mettre en place des stratégies nationales sensibles au genre dans tous les secteurs. Elle a réitéré l’importance de l’égalité des sexes notamment sur l’accès équitable des femmes aux ressources. Leila Rhiwi a, quant à elle, plaidé en faveur d’une plus grande participation des femmes dans la prise de décisions. Elle a rappelé l’étude menée conjointement par l’ONU Femmes, le PNUE, le PNUD et la Banque Mondiale au Malawi, Tanzanie et Ouganda, et qui a démontré que la productivité agricole des terres cultivées par les femmes augmenterait de 30% si seulement elles avaient un même accès que les hommes au crédit, à la terre et à la technologie. « En supprimant ces inégalités de genre dans le domaine agricole, les gains se chiffreraient en centaines de millions de dollars, augmenteraient de 1 et 2% points le PIB et sortiraient plus 100 à 200 000 personnes de la pauvreté dans chacun de ces pays, sans compter les effets indirects sur la nutrition, l’éducation et la santé des enfants. » a-t-elle souligné.
En effet, les femmes sont susceptibles de contribuer à la lutte contre les effets néfastes du changement climatique puisqu’elles en sont les premières victimes. D’ailleurs, plusieurs manifestations internationales préconisent l’intégration du genre en traitement de la question climatique ; la dernière en date étant l’Accord de Paris issu de la COP21 qui intègre explicitement la dimension de genre dans deux articles essentiels : l’article 7 sur l’adaptation et l’article 11 relatif au renforcement des capacités.
Deux thématiques ont été traitées par des panels d’experts. La première a porté sur l’égalité et justice climatique tandis que la deuxième était centrée sur la question du financement et de l’accompagnement des programmes de résilience des femmes afin de développer et de renforcer leur autonomisation conformément aux objectifs du développement durable.
A l’occasion de cette rencontre, les organisateurs ont annoncé le lancement du réseau « Femmes face aux défis climatiques en Méditerranée ». L’objectif de ce réseau sera de promouvoir l’égalité des sexes, contribuer à l’intégration de l’approche genre et défendre l’accès équitable et juste des femmes aux ressources, aux moyens financiers et technologiques ainsi qu’aux solutions d’adaptation et d’atténuation, adoptées lors des négociations climat, pour leur assurer une autonomisation économique, durable et résiliente.