ONU Femmes et le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme présentent l’étude sur l’accès des femmes rurales tunisiennes aux services de protection sociale

En partenariat avec le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance et avec la collaboration du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme, l’ONU Femmes Tunisie a organisé le 19 et 20 octobre 2016, un atelier de restitution et d’opérationnalisation des résultats de l’étude « Femmes travaillant en milieu rural et leur accès à la Protection Sociale ».

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Dans son mot d’ouverture, Leila Rhiwi, Représentante du Bureau Multi-Pays de l’ONU Femmes pour le Maghreb, a mis l’accent sur l’importance de l’égalité hommes-femmes et des droits humains des femmes dans l’accès de façon égalitaire aux services de protection sociale. Elle a invité les différentes parties prenantes à collaborer afin d’atteindre cet objectif. "Afin de garantir le droit des femmes à un niveau de vie suffisant, les politiques de l’emploi doivent impérativement être assorties d’une protection sociale et de services sociaux qui garantissent la sécurité du revenu et permettent aux personnes de vivre dans la dignité. Il est également primordial lors de l’élaboration de ces politiques de prendre en considération la différence qui caractérise l’exposition des femmes et des hommes au marché du travail, les coûts associés à la distribution inégalitaire du temps et les différences des responsabilités et du pouvoir au sein des foyers." a-t-elle souligné.

En effet, les principaux résultats de l'étude ont démontré que trop peu de femmes, bien qu’actives, bénéficient d’une protection sociale en milieu rural. Seules 10.5% des femmes interrogées sont affiliées à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. De plus, Il existe un déséquilibre entre l’intérieur du pays, ou seulement 33% des femmes interrogées sont affiliées à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, et les régions littorales, dans lesquelles le taux d’affiliation atteint 67%.

Après le débat qui a suivi la présentation des résultats de ladite étude, les participants ont été répartis sur trois groupes afin d’établir le plan d’action pour l’opérationnalisation des recommandations. Le premier groupe s’est concentré sur l’adaptation de la législation sociale et ajustement des politiques sociales, le deuxième sur le renforcement des structures étatiques et l’introduction de la dimension Genre, et le troisième sur la sensibilisation et l’instauration d’un climat socioculturel adéquat. Ces trois plans d’action constituent les principales recommandations qui visent à réduire la discrimination à l’égard de la femme rurale active. Une fois validés, ils feront l'objet de plaidoyer auprès des parties concernées pour une implémentation effective.

L’importance de la protection sociale a été soulignée par la communauté internationale dès 1966 par le Pacte international des droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) qui énonce clairement le droit de toute personne à la sécurité sociale, y compris les assurances sociales. Paradoxalement, les statistiques mondiales montrent que les femmes sont surreprésentées parmi les 73% de la population mondiale ayant seulement un accès partiel, voire aucun accès, à la protection sociale. En effet, en raison de leur très faible accès au marché de travail, au revenu et aux biens, les femmes bénéficient de façon limitée des services étatiques mis en place dans ce sens, et sont moins susceptibles de pouvoir souscrire à des régimes d’assurance privée que les hommes.