Tunisie : les filles codent et proposent des applications en réponse aux besoins de leur communautés
Depuis quelques mois, 300 jeunes filles tunisiennes sont en pleins préparatifs pour la troisième édition de la compétition de Technovation, une initiative globale qui invite les filles âgées de 10 à 18 ans à explorer les nouvelles technologies pour résoudre les problèmes de leurs communautés.Date:
En équipes, les filles développent des applications mobiles et utilisent les principes du business planning pour défendre leurs projets avec l’appui de leurs mentors. Cette année, 70 équipes et plus de 300 candidates se sont inscrites pour la compétition nationale en Tunisie et les finalistes seront annoncées en mai.
Réduction de la pauvreté, enseignement de qualité, santé et bien-être, action climatique, paix et justice ou encore égalité des sexes : cette année, les équipes se familiarisent avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) et leurs projets devront répondre à l’une de ces problématiques. Ainsi, Sara Ghodbane et son équipe ont choisi de travailler sur l’ODD portant sur l’élimination de la pauvreté en développant une application qui s’appelle TOTE et qui utilise le gaming couplé à un système de récompenses pour encourager les utilisateurs à effectuer des dons de vêtements, de jouets ou autres produits aux nécessiteux via une association ou une entreprise sociale.
La compétition a offert aux participantes des opportunités qu’elles n’avaient jamais considérées auparavant. En juillet 2016, Leila Mnekbi, Mariem Turki, Olfa Jabnouni et Nesrine Maghdiche, membres de l’équipe « Born To Tech », étaient les premières à représenter un pays arabe dans le sommet mondial de Technovation à San Francisco aux Etats-Unis. Leur application SKYLLS lie les diplômé-e-s universitaires avec des mentors pour les aider à développer leurs compétences et augmenter leurs chances de trouver un emploi. En Tunisie, le chômage touche 31% des diplômé-e-s et le manque d’encadrement est souvent cité parmi les besoins. « Nous avons passé de longues nuits à identifier la portée de notre projet et à essayer de trouver des solutions en plus de la charge de travail à l’école. » explique Leila Mnekbi qui avait 17 ans au moment de participer à la compétition. « Nos efforts ont été récompensés quand nous étions choisies pour présenter notre pitch au sommet mondial de Technovation à San Francisco. Rencontrer d’autres jeunes filles de tous les pays qui codent m’a convaincu que nous devons être encouragées à explorer de nouveaux domaines malgré la résistance à laquelle on peut faire face » ajoute-t-elle. Leila et les membres de son équipe sont dans leur dernière année du lycée et elles continuent à améliorer leur application. Elle veut devenir entrepreneure dans le secteur du digital.
Pendant la cérémonie de lancement de Technovation 2017, Hela Skhiri, Coordinatrice des programmes d’ONU Femmes en Tunisie, a attiré l’attention des participantes sur les discriminations contre les femmes et les filles « Lorsque ONU Femmes promeut l’intérêt et la formation des filles dans le secteur du digital, on contribue au questionnement des normes et stéréotypes sociaux qui ne les encouragent pas à investir un domaine émergent et porteur ; On les amène aussi à s’intéresser aux besoins de leur communauté afin de créer des applications qui améliorent le quotidien ».
Pour le pitch national de cette année, les organisateurs ont ajouté au programme des ateliers préparatoires qui ont parcouru plusieurs régions afin d’encadrer les jeunes candidates et leur apprendre les bases du code et la réalisation de business plans. Autre nouveauté cette année : le réseaux des partenaires de Technovation Tunisie s’élargit avec l’UNICEF qui se joint à ONU Femmes, Orange Tunisie et l’Ambassade des Etats Unis.
Pour plus d’information sur la compétition de Technovation en Tunisie, visitez http://www.technovationtunisia.com/