Zanka Théâtre : « Comment l’expression artistique peut contribuer à déconstruire les normes sociales qui perpétuent les violences »

A l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes, le collectif Zankabla Violence a organisé, en partenariat avec ONU Femmes, le 25 décembre à la Salle Jacques Tati de l’Institut Français de Rabat, une pièce théâtrale participative, sous le nom de Zanka Théâtre, collectif formé pour répondre à « comment l’expression artistique peut contribuer à déconstruire les normes sociales qui perpétuent les violences ».

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Le collectif Zanka Théâtre sur scène ©Youness El Moumine/ONU Femmes

Le collectif Zanka Théâtre sur scène ©Youness El Moumine/ONU Femmes

La première du Zanka Théâtre, organisée lors de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, et qui a également marqué le coup d’envoi de la Campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes, a permis de tester les messages et leur impact devant une centaine de personnes. Le public a été convié à prendre une part active à ce mode de représentation innovant pour traiter la problématique du harcèlement sexuel dans les espaces publics. La création artistique mêle lectures, projections vidéo et théâtre forum, et a été conçue à partir des retours de l’expérience Zanka Lab et de témoignages réels en lien avec le harcèlement. 

Béatriz Villanueva, l’une des trois membres du collectif Zanka Bla Violence. ©Youness El Moumine/ONU Femmes

Béatriz Villanueva, l’une des trois membres du collectif Zanka Bla Violence. ©Youness El Moumine/ONU Femmes

Improvisation et réflexion étaient les mots d’ordre de cette pièce qui s’est déroulée en trois temps majeurs. D’abord, la projection de vidéos et de témoignages recueillis à partir de l’expérience multisensorielle du Zanka Lab, à été suivie par la mise en scène de différents scénarii sur le harcèlement sexuel dans les lieux publics, interprétés par les trois membres du collectif Zanka Bla Violence : Béatriz Villanueva, Monssef Kabri, et Soufiane Guerraoui. La troisième partie de spectacle s’est organisée autour du théâtre forum, une technique de théâtre participatif, à travers laquelle les comédiens improvisent des scénettes illustrant des situations d’oppression ou autres sujets problématiques de la réalité sociale : ici, le harcèlement sexuel dans les espaces publics. Le meneur de jeu, Soufiane Guerraoui, a par la suite invité les membres volontaires du public à débattre de cette problématique et de rejouer eux-mêmes la même scénette afin de l’adapter aux réflexions et interventions du public. Le but étant d’inciter avant tout la réflexion et d’encourager la participation. Le public s’est donc transformé le temps d’une soirée en acteur devenant ainsi, le sujet même de la pièce. 

 
Une femme du public invitée à jouer sur scène sa solution pour lutter contre le harcèlement sexuel ©Youness El Moumine/ONU Femmes
Une femme du public invitée à jouer sur scène sa solution pour lutter contre le harcèlement sexuel ©Youness El Moumine/ONU Femmes