Maroc : Formation sur le choix des semences les mieux adaptées aux conditions climatiques locales à Tinjdade

Du 15 au 18 février 2016, 32 femmes semencières ont été formées à Ferkla Oulia, Tinjdade, dans la province d’Errachidia, sur la détermination des semences les mieux adaptées aux conditions locales des zones oasiennes.

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Au niveau national marocain, l’agriculture contribue à hauteur de 15% au Produit intérieur brut et emploie 40% de la population active occupée. Elle représente également le principal pourvoyeur d’emplois en milieu rural et occupe une place particulièrement importante dans l’économie de la région de la palmeraie d’Errachidia. Par ailleurs, l’agriculture est marquée par une forte féminisation de l’emploi : à titre d’exemple, le taux de féminisation de l’agriculture, la forêt et la pêche était de 40,4% en 2011. De plus, dans un contexte marqué par les importantes conséquences du changement climatique, l’un des enjeux principaux est de préserver la biodiversité.

Or cette préservation repose précisément sur l’utilisation des semences paysannes, ainsi que sur la conservation, l’échange et la vente des graines récoltées des cultures paysannes. Aussi et eu égard à la place centrale occupée par les femmes dans l’agriculture et la nécessité de préserver la biodiversité, il est essentiel que les femmes agricultrices puissent participer à des formations sur les semences.

Ainsi, dans la palmeraie d’Errachidia, 32 femmes agricultrices ont eu l’occasion de se familiariser avec des techniques et pratiques concernant la sélection, la conservation et le stockage des semences à travers des modules théoriques et pratiques.

Mme Fettouma Benabdenbi, fondatrice de l’Association Terre et Humanisme Maroc, a donné le coup d’envoi de l’atelier. Mme Merièm Bolata, chargée du projet au sein d’ONU Femmes, a par ailleurs détaillé les objectifs spécifiques de cette mission : permettre aux femmes de connaitre et d’appliquer les techniques et pratiques de sélection des semences ; de maitriser les techniques de conservation et de stockage des semences ; de sensibiliser les femmes à la sauvegarde des semences locales et à l’intérêt de préparer une base de données et d’alimenter une banque de semences locales ; ainsi que de partager le savoir-faire entre les femmes semencières.

La formation a ensuite été animée par M. Ali Ouzine, spécialiste en agro-écologie et Mme Ait Oubella de l’Office régional de mise en valeur agricole du Draa Tafilalet. La palmeraie d’Errachidia a été saluée comme étant très favorable à la production de semences, grâce notamment à trois éléments :

  • Le jardinage réalisé par les agricultrices et agriculteurs : la faible superficie exploitées les incite au bon entretien de la parcelle, ce qui permet d’obtenir de meilleurs rendements ;
  • La participation familiale et notamment des femmes oasiennes aux travaux agricoles tels que le désherbage, la récolte et le fauchage ;
  • La protection des risques d’hybridation grâce à l’isolement des jardins et des murs.

Un autre événement dans le cadre de ce projet aura lieu en mai avec la caravane de sensibilisation qui fera son prochain arrêt dans la région de Marrakech.

Le programme « Appui aux Femmes semencières » a vu le jour en mars 2014, grâce à un partenariat entre ONU Femme et l’Association Terre et Humanisme Maroc, ainsi que l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II avec le soutien financier de la coopération française. Ce projet vise à œuvrer à l’autonomisation économique des femmes paysannes vulnérables, tout en veillant à la préservation de l’environnement et de la biodiversité. Le programme est actif sur quatre sites pilotes : à Dar Bouazza (Casablanca), Ghafsaï (Taounat), Tilouine (Errachidia) et Skoura (Rhamna). Plus tôt dans l’année, une caravane d’information et de sensibilisation aux pratiques de l’agro-écologie s’était déjà arrêtée à Dar Bouazza.