Etude sur « Les violences fondées sur le genre dans l’espace public en Tunisie »
Le 2 mars 2016, les résultats de l’étude nationale « Les violences fondées sur le genre dans l’espace public en Tunisie » ont été présentés. L’étude, menée par le Centre de Recherche, d’Etude de documentation et d’Information sur la Femme (CREDIF) en partenariat avec ONU Femmes, est la première en Tunisie à se focaliser sur les violences à l’encontre des femmes dans l’espace public.Date:
L’ouverture de l’événement a été donnée par Dalenda Larguèche, Directrice Générale du CREDIF, et Leila Rhiwi, représentante du bureau multi-pays Maghreb d'ONU Femmes.

Mot d’ouverture de l’étude sur les violences fondées sur le genre dans l’espace public, à Tunis le 2 mars 2016. De g. à d. : Leila Rhiwi, représentante d’ONU Femmes Maghreb et Dalenda Largueche, Directrice Générale du CREDIF. Photo : CREDIF
Mme Largueche a souligné qu’il existe une violence et une injustice à l’encontre des femmes, qui ne jouissent pas du même statut que les hommes. En outre, certains hommes s’approprient des espaces publics, compromettant ainsi le droit des femmes de se sentir libres et en sécurité.
Slim Kallel, le professeur universitaire en psychologie sociale qui a mené l’étude, a présenté les résultats qui montrent que la moitié des femmes enquêtées ont déclaré avoir subi une forme de violence dans un espace public entre 2011 et 2015 et que « Dans les espaces publics on estime que 40% des femmes ont subi des violences physiques, 75% des femmes ont subi des violences sexuelles et 78% des femmes ont subi des violences psychologiques ».
L’étude conclut que la méfiance et l’incertitude demeurent les principaux régisseurs du rapport entre les femmes et l’espace public et que le silence face aux violences fondées sur le genre demeure un code social partagé.

Présentation de l'étude sur les violences fondées sur le genre dans l’espace public, le 2 mars 2016 à Tunis. Photo : CREDIF
Des recommandations, telles que la mise en œuvre d’une politique nationale afin de garantir davantage la sécurité dans les espaces publics et d’organiser des formations continues et des campagnes de sensibilisation sur les violences fondées sur le genre, ont été présentées. De même, il est aussi recommandé de pénaliser davantage les actes relevant de l’incivilité et portant atteinte à l’harmonie de l’espace public.