Tunisie: table ronde autour du thème « Les violences à l’encontre des Femmes »

La 21^ème édition du Festival International du Printemps des Arts de Kairouan a été l’occasion pour ONU Femmes et ses partenaires de sensibiliser le public sur la situation des Violences à l’encontre des femmes et des filles, leurs conséquences et les services disponibles en Tunisie.

Madame Hela Skhiri, Chargée de Programme National ONU Femmes Tunisie, a débuté la table ronde en présentant les missions ainsi que la stratégie globale d’ONU Femmes. Elle a dans un deuxième temps fait état des indicateurs Genre identifiés dans le rapport « Analyse des indicateurs Genre en Tunisie 2015 » publié récemment par l’INS.

Il était également important d’évoquer que la Tunisie a ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’encontre des Femmes (CEDEF) en 1985 en émettant certaines réserves qui ont été levées en 2014. Selon Hafidha Chekir, professeur de droit et fondatrice de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD) « les femmes doivent bénéficier de tous leurs droits afin de garantir la démocratie ».

La table ronde était l’occasion pour les différents partenaires d’ONU Femmes de rappeler que la violence contre les femmes est une violation des droits de l’homme et de rendre compte des lourdes conséquences qu’elle peut avoir sur la santé physique, mentale et sexuelle des femmes et des filles.

D’après une étude sur la violence dans l’espace public en Tunisie réalisée par le CREDIF et ONU Femmes, 53,5% des femmes ont subi une forme de violence dans un espace public entre 2011 et 2015. 78,1% de ces violences sont psychologiques, 41,2% sont physiques et 75,4 de celles-ci % sont sexuelles.

En termes de services en faveur des femmes et des filles victimes de violence, quelques projets ont été mis en place par des représentants de la société civile défendant les droits humains des femmes. C’est dans ce cadre que s’inscrit le programme « Karama » (Dignité), soutenu par le British Council. Ce programme a mobilisé cinq associations locales dont l’UNFT, basées à Tunis, Sousse, Gafsa, Kairouan et Sfax. Comme précisé par Madame Afaf Zaddem (Union Nationale de la Femme Tunisienne UNFT section de Kairouan) « le volet le plus important du programme a été la mise en place d’une cellule d’écoute composée de psychologues, de sociologues et d’avocats qui ont pour mission de soutenir les femmes victimes de violence afin qu’elles prennent conscience de leurs droits et libertés et de leur rôle dans la société ». Aussi, en termes de services, la section de l’ATFD Kairouan a mis en place un centre d’écoute et d’orientation en faveur des femmes victimes de violence basée sur le genre.