Avancée historique en Tunisie : 47% de femmes élues aux élections municipales

Quatre années après l’adoption de la constitution et sept années après la révolution de 2011, les premières élections municipales font parvenir 47% de femmes aux conseils locaux lors des élections municipales du 06 Mai 2018.

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C’est grâce à l’adoption d’une loi électorale en 2016 qui intègre une disposition légale en faveur de la parité « horizontale et verticale » renforçant les possibilités pour les femmes d’être élues, et permettant d’atteindre l’équilibre de genre dans les conseils municipaux et régionaux que 47% de femmes ont été élues aux législatives tunisiennes du 06 Mai 2018.

La Tunisie est l’un des rares pays dans le monde à avoir érigé le principe de parité horizontale en tant que principe dans sa loi électorale en plus de celui de la parité verticale. Ainsi, en vertu de cette double parité verticale et horizontale, toutes les listes électorales aux élections municipales doivent comporter un nombre égal de femmes et d’hommes en respectant une alternance entre les deux au sein même de la liste. Néanmoins, il est à relever que si la parité verticale a été respectée, la parité horizontale, quant à elle, et selon l’Instance Supérieure pour l’Indépendance des Elections (ISIE), s’est vu accorder 29.55% de femmes élues en tête de liste.

Ainsi, avec 47% de femmes élues, le but de parité, recherché par la loi électorale, a presque été atteint. A noter que le taux de participation a été de de 33.7% pour un vote sur 2173 listes, composées de 49% de femmes et de 51% d’hommes.

Dans le cadre de la promotion du leadership de la participation politique des femmes, ONU Femmes a pu appuyer la société civile tunisienne notamment avec la Ligue des électrices tunisienne (LET) et Aswat Nissa (Voix de Femmes) dans leurs efforts de plaidoyer en faveur de la parité horizontale dans les élections locales. Egalement, des actions de renforcement de capacités en matière de leadership politique ont été menées. Une mise à jour du manuel d’observation des élections sensible au genre ainsi que la formation d’observateurs/trices à son utilisation ont été effectuées. Ils ont fait partie, en tant que réseau « Mourakiboun », du corps de milliers d’observateurs et observatrices qui ont suivi le déroulement des élections et le dépouillement des résultats.

Ces élections municipales traduisent le principe de décentralisation, consacré dans la Constitution de 2014 et servant une gouvernance de proximité sensible au genre.