Promouvoir l’accès des femmes aux instances de gouvernance au Maghreb et au Machrek : les travaux du séminaire régional aboutissent à un plan d’action ambitieux
Elles étaient plus de 60 fonctionnaires représentant les départements ministériels d’Egypte, de la Jordanie, du Maroc et de la Tunisie à prendre part, du 21 au 23 juin à Marrakech, aux travaux du séminaire régional du programme « Promouvoir l’accès des femmes aux instances de gouvernance au Maghreb et au Machrek ». Ce séminaire, qui s’est tenu en marge du Forum des Nations Unies pour le Service Public et qui vient clôturer ce programme, avait pour objectif de présenter les réalisations mais surtout de capitaliser sur les acquis pour l’opérationnalisation du réseau régional d’institutionnalisation de l’égalité des sexes dans la fonction publique.Date:
A travers des actions ciblées, le programme « Promouvoir l’accès des femmes aux instances de gouvernance au Maghreb et au Machrek », initié en 2014 par ONU Femmes Maghreb en partenariat avec le Ministère de la Réforme de l’Administration et de la Fonction Publique (MRAFP) marocain, a contribué au renforcement des capacités de l’administration publique de l’Egypte , la Jordanie , le Maroc et la Tunisie , en matière de connaissances, de données, d’outils et de mécanismes pour la promotion de l’accès des femmes aux postes de responsabilité. Ces actions se sont traduites par la production d’études nationales et régionale sur l’accès des femmes aux postes de responsabilité dans ces quatre pays et par la tenue d’un cycle de formations en leadership à l’intention de plus de 300 femmes cadres.
« Capitalisant sur les réalisations du Maroc notamment, la mise en place du Réseau de Concertation Interministériel pour l’Institutionnalisation de l’Egalité (RCI) entre les sexes dans la fonction publique et la production de données et d’analyses, ce programme a permis de lancer la création des réseaux nationaux et de lancer le processus pour l’opérationnalisation du réseau régional d’institutionnalisation du genre dans le service public » explique Latifa Benayad, Cheffe du Service genre du Ministère de la Réforme de l’Administration et de la Fonction Publique et Coordinatrice nationale du RCI. Ces mécanismes assureront la veille et le suivi des initiatives pour la promotion de l’égalité des sexes dans la fonction publique.
Pour Khaoula Labidi, Directrice Générale à la Présidence de Gouvernement de Tunisie, les travaux du séminaire se sont caractérisés par l’élaboration d’un plan d’action concret qui ambitionne de créer un réseau régional fort « Nous avons abordé des questions telles que la présidence du réseau, la périodicité des rencontres, les missions et objectifs et même la création d’une plateforme digitale qui nous permettra de continuer à échanger. Nous comptons capitaliser sur les personnes qui ont bénéficié des 3 cycles de formations du programme et qui sont fermement engagées pour aller de l’avant. Le groupe tunisien continuera à être impliqué pour partager sa démarche et sa méthodologie qui sont à des stades avancés ».
Selon Majd Alqudah, Responsable du Département d’Appui Technique, du Ministère du Développement du Secteur Public de Jordanie. « Avec ce programme, ONU Femmes a créé un espace d’échange qui a permis aux réseaux nationaux de prendre conscience que les problématiques étaient similaires et de bénéficier des expériences de chaque pays et de mener une réflexion conjointe sur les solutions et recommandations » . Bien que de de nombreux pays de la région MENA aient réalisé des avancées significatives en matière d’égalité professionnelle dans la fonction publique, les études continuent à montrer que les femmes sont sous-représentées dans les postes de responsabilité. En effet, le taux de féminisation des postes de responsabilité dans la fonction publique varie de 22% à 35% dans les quatre pays ciblés par le programme. D’après le Worldwide Index of Women as Public Sector Leaders, mis au point par Ernst & Young, dans la majorité des grandes économies du G20, les femmes représentent environ 48% des effectifs totaux du secteur public, mais toujours moins de 20% des dirigeants de ce secteur.
S’exprimant sur le futur du programme, Dr Nesrin El Baghdady, Conseil National de la Femme, Egypte a souligné l’importance d’une vision holistique qui prend en compte non seulement la volonté politique, mais aussi d’autres facteurs décisifs quant à l’accès des femmes aux postes de responsabilité « le travail domestique, les responsabilités familiales, la culture sociale sont aussi importants que les plans d’action visant plus d’égalité dans la fonction publique. C’est pour cela que le renforcement de capacités continuera à constituer un axe important afin d’outiller les femmes fonctionnaires avec les compétences techniques, managériales et leadership ; et ce sont, à mon sens, des solutions que le réseau régional sera amené à apporter ».
Le projet « promouvoir l’accès des femmes aux instances de gouvernance au Maghreb et au Machrek » s’inscrit dans le cadre du Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP) « Femmes d’avenir en Méditerranée », financé par le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères français. Il vise à renforcer la représentation des femmes dans les postes de responsabilité du secteur public au Maroc, en Tunisie, Egypte et Jordanie. La rencontre s’est tenue en marge de la Journée des Nations Unies pour le Service Public qui a été organisée, en collaboration avec le Royaume du Maroc, du 21 au 23 juin 2018 à Marrakech sous le thème « La transformation de la gouvernance pour la réalisation des ODD ».
Pour en savoir plus, consultez les études réalisées dans le cadre du programme :
Place des femmes fonctionnaires aux postes de responsabilité dans l’administration publique en Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie
Présence des femmes dans la fonction publique et accès aux postes de décision en Tunisie