Discriminations de genre dans la fonction publique : résultats de l’étude sur « La présence des femmes dans la fonction publique et leur accès aux postes de décision » en Tunisie.

Le séminaire de présentation des résultats de l’étude portant sur « la présence des femmes dans la fonction publique et leur accès aux postes de décision » s’est tenu à Tunis le 22 décembre 2017, en présence de Mme Naziha Labidi, Ministre de la Femme de la famille et de l’enfance, Mme Khaoula Laabidi, Directrice générale à la présidence du gouvernement, M. Hedi Mekni, Secrétaire général du gouvernement, M. Laurent Viguié, Ministre conseiller à l’Ambassade de France en Tunisie et de Mme Leila Rhiwi, Représentante du Bureau Multi-pays de l'ONU Femmes pour le Maghreb.

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L’étude sur la présence des femmes dans la fonction publique et leur accès aux postes de responsabilité, une première en Tunisie, examine les résultats d’une analyse exploratrice des inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes dans les administrations tunisiennes. Les résultats révèlent qu’en Tunisie, une femme sur quatre ayant un emploi travaille dans la fonction publique, soit 26% en 2017 contre 17% pour les hommes en 2016, alors que la ventilation des emplois fonctionnels pour les femmes est minime. A titre d’exemple, au poste de directeur général, le taux de présence des femmes s’élève à 5,8%. Au poste de directeur, il est de 12,9%, et quant aux postes de sous-directeur, chef de service et secrétaire général, les taux de présence sont de 21,7%, 59,4%, et 0,3% respectivement. Les femmes apparaissent donc cantonnées aux emplois dits « fonctionnels » (les postes de chef de services, de sous-directeur), et leur accès aux postes de direction, plus prestigieux et plus rémunérateurs, semble difficile. Selon Mme Khaoula Laadidi, coordinatrice de ce projet, « le grand obstacle est le plafond de verre », expression inventée dans les année 70 pour désigner les freins qui entravent laccès des femmes aux postes de prise de décision.

Lors de son allocution, Mme Leila Rhiwi a mis l’accent sur la nécessité d’établir la parité en soulignant que « les défis du développement ne pourront être relevés que si la moitié des compétences, des talents et des ressources de la Tunisie y sont associés […] Il est nécessaire de construire un plan d’action, pour faciliter l’accès des femmes aux postes de décision. » 

Les résultats de l’étude permettront de développer des réponses adaptées sur la base des facteurs profonds ainsi identifiés et qui seraient susceptibles d’engendrer les inégalités de carrières entre les hommes et les femmes dans la haute fonction publique. L’étude met également en avant la nécessité d’adopter l’approche genre lors de l’élaboration, de l’exécution et de la révision des politiques publiques dans tous les domaines.

 

Discriminations de genre dans la fonction publique : résultats de l’étude sur « La présence des femmes dans la fonction publique et leur accès aux postes de décision » en Tunisie.

De gauche à droite : Hedi Mekni, Secrétaire général du gouvernement, Khaoula Laabidi, Directrice générale à la présidence du gouvernement, M. Laurent Viguié, Ministre conseiller à l’Ambassade de France en Tunisie Mme Naziha Labidi, Ministre de la Femme de la famille et de l’enfance, Leila Rhiwi, Représentante du Bureau Multi-pays de l'ONU Femmes pour le Maghreb et Naziha Labidi, Ministre de la Femme de la famille et de l’enfance.

L’étude a été réalisée dans le cadre du projet régional « Mixité et leadership au Maghreb et au Machrek » mis en œuvre conjointement par l’ONU Femmes et la Présidence de Gouvernement et avec le soutien financier du Ministère des Affaires Etrangères et du Développement International de la République Française (MAEDI). Ce projet vise à promouvoir dans quatre pays de la région arabe l’accès des femmes aux instances de gouvernance en intégrant la dimension de l’égalité femmes-hommes dans les processus de développement, considéré comme levier essentiel de croissance et de réduction de la pauvreté.