Organisation d’un atelier de formation sur la préservation et l’exploitation durable des coquillages et fruits de mer au profit des femmes pêcheurs à pied ramasseuses de coquillages, un témoignage fort d’une coopération multipartite

du 11 au 15 juillet à Oualidia

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En étroite collaboration avec le Département de la Pêche Maritime, l’ONU Femmes a organisé du 11 au 15 juillet 2021, à Oualidia, un atelier portant sur le thème de la soutenabilité de l’exploitation des coquillages et fruits de mer. Cette formation, au profit d’une trentaine de femmes pêcheurs à pied originaires des régions d’El Jadida, Agadir et Tiznit s’inscrit dans un projet plus large visant l’autonomisation économique des femmes pêcheurs et leur sensibilisation à la protection et la gestion durable et équitable des ressources halieutiques.

Crédits photo: ONU Femmes/Mediating
Crédits photo: ONU Femmes/Mediating

Le long des côtes du Royaume du Maroc, des femmes jouent un rôle fondamental dans le secteur de la pêche à pied par leur implication d’ampleur dans le ramassage des algues, des moules, coquillages et autres produits halieutiques. Souvent regroupées en petites coopératives, elles peinent à être reconnues et à faire valoir leurs droits de travailleuses. L’accès limité à la sécurité sociale, à la formation technologique et au financement et aux ressources halieutiques, des conditions de travail insalubres et la précarité sont autant d’obstacles auxquels les femmes pêcheurs à pied sont confrontées quotidiennement.

Dans le cadre des actions menées par le Ministère de la Pêche Maritime visant à valoriser le travail des femmes du secteur, une série d’initiatives nationales ont été engagées depuis les années 2000. Dans ce sillage, la conclusion d’un partenariat entre l’ONU Femmes et le Département de la Pêche Maritime avec le soutien financier du Gouvernement du Japon, a permis de mettre sur pied un projet innovant d’: “Appui aux femmes pêcheurs à pied pour un accès durable aux ressources halieutiques dans les zones les plus vulnérables du Maroc” qui cible des provinces d’El Jadida, Agadir et Tiznit.

Ce projet, initié en mars 2021, répond aux besoins liés à l’amélioration des conditions d’accès à la sécurité alimentaire et à la gestion optimisée et durable des ressources halieutiques. Concrètement, cette initiative s’articule autour du développement de coopératives, en vue de les doter d’équipements modernes et écologiques à même de conjuguer amélioration de la productivité, transformation de produits à forte valeur ajoutée et pérennisation des ressources halieutiques. Le regroupement de ces coopératives en consortium compétitif, en tant que gage d’un environnement incitateur et d’encadrement, permettrait d’assurer le sourcing, la chaîne d’approvisionnement et la gestion des ventes au profit de la conservation de la qualité des produits halieutiques et par là la valorisation du travail des femmes pêcheurs à pied. Le transfert des expériences et savoir-faire japonais en matière d’autonomisation des femmes pêcheurs et de lutte contre la pauvreté confère à ce projet une valeur ajoutée supplémentaire en termes de professionnalisation et montée en compétence des femmes du secteur. 

Dans ce cadre, l’ONU Femmes a organisé du 11 au 15 juillet 2021, à Oualidia, une formation sous le thème “Pour une préservation et une exploitation durable des coquillages et fruits de mer”. Cette rencontre a regroupé 30 femmes pêcheurs à pied, membres des coopératives Tigri Assahel (Tiznit), Mahar Asahel (Agadir), et Afoul (Imessouane).

Elles ont pu bénéficier d’une formation autour des enjeux relatifs à la gestion, la protection des ressources et la santé des consommateurs, aux techniques de vulgarisation des normes d’exploitation, de traitement et de commercialisation des coquillages, d’amélioration de la transformation et de la gestion de la qualité et de l’hygiène des produits de la pêche. Cet enseignement, qui a également doté les femmes de compétences techniques pour améliorer leurs méthodes de ramassage, et de contrôle qualité, leur permettra de se mettre à niveau vis à vis des attentes des marchés national et international.

Si la récolte des ressources halieutiques constitue un levier économique important pour le Maroc, leur pérennité a été mise en danger par une surexploitation. En exemple, l’algue rouge qui fait l’objet de raréfaction due à sa surexploitation, a incité le Département des Pêches Maritimes à mettre en place des mesures pour assurer sa survie.  Cette ressource stratégique, présente essentiellement le long du littoral d’El Jadida et pour laquelle le Maroc a été longtemps premier producteur mondial, est à la base de l’agar-agar, indispensable en microbiologie et pour les industries alimentaire et cosmétique. Dans ce contexte, l’atelier organisé par l’ONU Femmes et le Département de la Pêche Maritime a mis l’accent sur la sensibilisation des femmes pêcheurs à pied aux risques de surexploitation des ressources halieutiques.

PARTENAIRES DU PROJET

  • Le Département de la Pêche Maritime, MAPMDREF
  • Le Gouvernement du Japon
  • FAO
  • Secteur privé
  • Province d’El Jadida (Commune Sidi Abed - Oualidia)/Province d’Agadir (Communes Imsouane et Tamri)/Province de Tiznit (Commune Arbaa Sahel - Sidi Boufdail)
  • Les coopératives locales cibles

 

POUR PLUS D’INFORMATIONS SUR LE PROJET

Meriem BOLATA | Chargée de programme à ONU Femmes Maroc | [ Cliquez pour révéler ]