L'avis de l'experte: La main d'oeuvre féminine contribue à l’amélioration du niveau de vie au Maroc

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A propos de l'autrice

Zineb Bouba

Zineb Bouba est Cheffe du Service du Rapport Economique et Financier et du Rapport Budget Genre, à la Division  des Synthèses Macroéconomique, Direction des Etudes et des Prévisions Financières, Ministère de l’Economie et des Finances. Elle a contribué à l'élaboration du Policy Brief portant sur « l’analyse genre de la contribution de l’utilisation de la main d’œuvre à l’amélioration du niveau de vie : Analyse rétrospective et prospective à la lumière des recommandations du Nouveau Modèle de Développement ».

L’étude analysant sous le prisme genre la contribution de l’utilisation de la main d’œuvre à l’amélioration du niveau de vie au Maroc s’inscrit dans la dynamique de réflexion initiée par le Ministère de l’Economie et des Finances autour des questions liées aux inégalités de genre au Maroc. C’est, en fait, le prolongement de l’étude que la Direction des Etudes et des Prévisions Financières a élaborée en 2021, en partenariat avec ONU Femmes, traitant les coûts économiques des inégalités de genre sur le marché du travail au Maroc.
Ce prolongement a la particularité de quantifier l’effet engendré par la sous-utilisation de la main d’œuvre féminine sur le niveau de vie au Maroc au cours de ces dix dernières années, avec un focus sur l’année 2020 pour mettre en évidence les effets de la crise de la Covid-19. La seconde particularité de cette nouvelle étude porte sur son aspect prospectif, puisqu’elle a essayé de quantifier les gains potentiels de création de richesse inhérents à l’accroissement du taux d’activité des femmes à 45% à l’horizon 2035, conformément aux aspirations du Nouveau Modèle de Développement (NMD). En effet, le Rapporteur le NMD appelle à ce que l’autonomisation économique des femmes soit érigée en priorité nationale et un gage à même d’instaurer les bases d’un développement inclusif.
Cette nouvelle analyse a, ainsi, montré que la sous-utilisation de la main d’œuvre féminine au Maroc continue à faire perdre à notre pays des points de croissance et du bien-être. Elle a aussi quantifié les gains économiques que pourrait induire la concrétisation de la cible retenue par le NMD en termes de renforcement d’accès des femmes à l’activité et qui pourraient atteindre annuellement (en fonction du scénario retenu) jusqu’à 5% du PIB par tête, ce qui correspond à une multiplication par 2 du PIB par habitant en 2035. 
Les constats ainsi que les résultats des simulations obtenus, à travers cette analyse, apportent un éclairage quant à l’ampleur de la niche de croissance supplémentaire qu’engendrerait la consolidation de la participation des femmes à l’activité économique et ce, sous conditions d’opérationnaliser les leviers en mesurer de renforcer leur capital humain. Le Rapport sur le NMD a insisté, dans ce cadre, sur l’opportunité qu’offre le chantier déjà lancé par notre pays en lien avec la prise en compte systématique de la dimension genre dans les stratégies des politiques publiques, particulièrement, les stratégies sectorielles qui constituent des pans vitaux de l’économie nationale (industrie, tourisme, numérique, pêche…). Il est important de noter, à cet égard, que les avancées enregistrées par notre pays en matière d’application et d’appropriation de la Budgétisation Sensible au Genre (BSG) ne peuvent qu’appuyer et contribuer efficacement et pertinemment à cette dynamique. 
Le Policy Brief est disponible en français, en arabe et en anglais. Pour y accéder, cliquez sur ce lien.