Lancement d’un forum de femmes parlementaires en Algérie

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Parlementaires algériennes, représentant du Ministère des Affaires Etrangères, représentantes des forums de femmes parlementaires étrangers et représentants du système de Nations Unies lors de la Rencontre Internationale en juin 2015 à l’APN, Algérie.


Une rencontre internationale, organisée par le Parlement algérien en collaboration avec ONU Femmes et le PNUD, a été tenue le 14 et 15 juin 2015 à l’Assemblée Populaire Nationale algérienne (APN). Des différentes expériences sur les forums de femmes parlementaires de plusieurs pays du monde ont été présentées au cours des deux jours et la rencontre s’est clôturée le 15 juin par une annonce officielle sur la création d’un Forum de femmes parlementaires en Algérie. 

La conférence a été ouverte par les Vice-Présidentes du Parlement, Mme Amel Deroua et Mme Zahira Belatoui précédées du Président du Parlement, Mr Mohamed Larbi Ould Khelifa, puis de la Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies et représentante résidente du PNUD en Algérie, Mme Cristina Amaral et enfin de la représentante du Bureau Multi-Pays Maghreb d’Onu Femmes, Mme Leila Rhiwi.

Au cours des deux jours, des représentantes de forums venues du Brésil, d’Espagne, d’Indonésie, du Maroc, du Rwanda et enfin du Sénégal ont partagé les leçons apprises et bonnes pratiques concernant des questions comme la forme des forums, les obstacles à leur constitution et leur fonctionnement. Une bonne collaboration avec des hommes parlementaires, sympathisants de valeurs égalitaires, a entre autres été identifiée comme nécessaire pour le bon fonctionnement du forum. Cette collaboration doit se transformer en un partenariat effectif, a-t il été souligné par les participantes.

Une question a été récurrente lors des débats: les appartenances partisanes des parlementaires constituent-elles un frein à la constitution de forums ? L’expérience de Mme Athanasie Gahongodo Vice-présidente de la «Commission juridique du Forum des femmes parlementaires rwandaises » a montré toute l’étendue de la solidarité principielle des parlementaires rwandaises à un moment crucial de leur histoire. En effet, au lendemain du génocide rwandais, douze femmes membres du Parlement de transition se sont rassemblés «pour parler d’une même voix, sans tenir compte de ce qui pouvait constituer un facteur de division » pour défendre les droits des femmes au cœur d’une société en reconstruction. Cette expérience démontre que les femmes peuvent et doivent se rassembler afin de promouvoir leurs droits au-delà de leurs oppositions/appartenances politiques.

Les participantes ont toutes saisi l’occasion de réaffirmer l’importance de ces forums, qui sont une réponse à la faible proportion des femmes dans les parlements. Ils leur permettent de faire entendre leur voix, de développer leur solidarité et de mieux contribuer aux travaux parlementaires. Ils instaurent une collaboration multipartite en unissant les femmes de différents groupes politiques autour de sujets sur lesquels elles s’accordent, en particulier ceux liés à la promotion de l’égalité des droits et des chances entre les hommes et les femmes. Ces forums facilitent l’intégration de la dimension de genre dans le travail et les structures des parlements.

Enfin, cette rencontre a contribué à l’atteinte d’un résultat, celui de l’annonce de la création d’un forum de femmes parlementaires, en Algérie. Les femmes parlementaires représentent actuellement pas moins de 31% du total des élu-e-s.